Marcher plus pour produire plus.
Marcher pour se rendre quelque part. Marcher vite, pour ne pas arriver en retard, pour ne pas perdre de temps. Marcher dans le bruit de la ville. Marcher pour ne pas rester immobile.
J’imagine des protocoles de création dans lesquels mon corps en mouvement devient le moteur de systèmes de production.
Je me questionne sur les notions de productivité et de rentabilité qui sont au coeur de notre société et qui cadencent notre quotidien. C’est cette frontière de plus en plus floue entre le monde du travail et celui de la vie privée que j’interroge.
A travers la répétition de gestes, les contraintes que je m’impose, je mets en place des systèmes de captation du réel, qui, absurdes par la nature même de leur finalité, tentent de retenir et de représenter ce qui ne peut que s’échapper.
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Côme Lequin
Une main accompagne les moindres reliefs de la ville.
Jour après jour, la répétition des gestes semble chercher à épuiser le corps.
Des protocoles donnent du sens aux instants volés sur le réel.
Héritier des pratiques conceptuelles telles qu’adpotées par On Kawara, Stanley Brown ou plus proche de nous, Tim Knowles, Côme Lequin imagine des rituels dans lesquels se croisent notamment récolte, performance et dessin. Il est de ces artistes marcheurs comme Francis Alÿs ou Jean-Christophe Norman.
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Côme Lequin fabrique des éléments entre prothèse et outil permettant à ses déambulations de produire de nouvelles formes. Au hasard des échappées urbaines, les lignes se superposent, se perdent. Au fil des jours, les pages s’additionnent et deviennent des motifs qui envahissent l’espace d’exposition.
Dans ses performances, on ressent avec force l’importance des bribes textuelles des habitants de la ville. À leur tour, ces traces vont nourrir le travail de l’artiste. Au croisement de la figure du poète et de l’arpenteur, Côme Lequin révèle de manière filaire les méandres des villes, les gens qui les habitent, les topologies qui les soutiennent.
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Christophe Veys
Directeur du Musée / Centre de la Gravure et de l’Image imprimée, La Louvière (BE)